À propos de la leçon
Le nom du projet provient de ce constat : les survivant.e.s LGBTQ+ et Two-Spirit souhaitant avoir accès aux services doivent parcourir un labyrinthe. Nous avons schématisé ce parcours mental résumant plusieurs facteurs mentionnés en entrevues et dans la littérature à l’aide de ces trois images.
Le point de départ est de vivre une expérience sexuelle avec laquelle la personne ne se sent pas bien. À partir de ce point de départ, on peut remarquer qu’il n’existe pas qu’un seul chemin. Il semble y avoir une infinité de chemins, passant ou non par différents questionnements, obstacles et éléments facilitateurs. La condition de ce parcours dépendra, entre autres, de l’encontre d’obstacles et d’éléments facilitateurs qui sont adaptés aux capacités actuelles de la personne.
Les obstacles et les éléments facilitateurs sont explicités dans les images suivantes.

Petite taille du cercle social :
- Comme on l’a déjà mentionné, les personnes LGBTQ+ et Two-Spirit entretiennent souvent un petit cercle de relations. Vivant dans un petit milieu, la peur de recroiser quelqu’un.e qu’on connaît (peur de croiser l’agresseur.euse, peur de connaître l’intervenant.e, etc.) est bien présente.
Vision cishétéronormative de la violence sexuelle se reflétant dans:
- Langage genré hétéronormatif de la part des intervenant.e.s et dans les affichages (agresseur au masculin par exemple), ce qui entraîne la personne survivante à se demander : est-ce que ce service est ouvert à moi?;
- Difficulté à reconnaître/identifier la violence sexuelle vécue;
- Difficulté à recevoir des dépistages d’ITSS dû aux mythes (par exemple, pas de ITSS entre femmes).
Préjugés sur le genre et l’orientation sexuelle :
- Peur de rencontrer ces préjugés, en plus de ceux liés à la violence sexuelle (peur liée aux croyances sociales, plutôt qu’à des expériences de discrimination précises)
-
Peur qui s’avère confirmée par des préjugés à l’intérieur du cercle social de la personne survivante ;
-
Revictimisation («tu étais un peu consentante», «il n’existe pas d’agressions entre hommes gais», etc.);
-
Questions indiscrètes/curiosité mal placée (surtout en l’absence d’une relation de confiance pré-éxistante).
Sentiment d’impuissance et résignation :
- Devant les cas médiatisés qui n’aboutissent à rien, ou très peu de positif
Engorgement et coût des services :
- Banalisation de ses propres besoins («il y en a d’autres qui en ont besoin plus que moi»);
- Temps d’attente pour l’obtention de services, services limités dans le temps (au public) VS frais exorbitants (au privé);
- Problèmes de suivis (personne ne rappelle lea survivant.e, changement d’intervenant.e, etc.)
Absence de jugement :
- Écoute active et empathique (utilisation du silence aux moments appropriés, validation du vécu de la personne, attitude de respect, etc.);
- Ouverture aux questions difficiles (accueillir les questionnements sensibles, comme « est-ce que mon orientation sexuelle découle de mes traumas? »).
Transparence dans l’intervention :
- L’intervenant.e dévoile son orientation sexuelle dans le cadre d’un échange avec lea survivant.e (« je suis moi aussi pansexuel.le »);
- Capacité à nommer ses malaises et ses limites.
Relation de confiance préexistante :
- La personne survivante connaît l’intervenant.e ou l’organisme avant l’expérience de violence sexuelle, ce qui peut être rassurant pour certains.es (savoir qu’iels seront entre de bonnes mains).
Gratuité de certains services :
- En particulier pour les personnes en position précaire (étudiant.e, revenu faible, etc.).
Partage de récits similaires :
- Reconnaître son expérience dans les récits de violence sexuelle partagés dans les médias sociaux;
- Grâce à son parcours professionnel et/ou scolaire;
- Dans les exemples de violence sexuelle se retrouvant sur l’affichage et les sites web de certains organismes.
Inclusivité affichée :
- Dans les locaux de l’organisme, sur le site web, sur les médias sociaux (republication d’information inclusive, expliciter les services inclusifs, etc.).