Lorsqu’on parle de points de vue situés (ou d’intersections) dans un contexte où les services sont en silos, il devient alors fréquent de rencontrer plusieurs intervenantEs provenant de différents milieux au sein du même dossier. Par exemple, Cléo pourrait avoir un suivi auprès du CAVAC de sa région, un suivi auprès d’un organisme LGBT, un processus de dénonciation entamé avec la sûreté du Québec, un emploi à temps plein, un appartement avec colocataires, ainsi qu’une pratique de soccer hebdomadaire. Ainsi, l’expérience de la personne survivante va au-delà des milieux de vie comme entités séparées, mais s’étend à la manière dont iel doit jongler entre cesdits milieux.
Il est suggéré d’offrir un accompagnement personnalisé dans le cadre d’une référence. Référer une personne survivante ne s’arrête pas à lui donner le site web d’un autre organisme. La référence débute avant (bien connaître les services dudit organisme, référer une connaissance, etc.) et se prolonge après (possibilité de se rendre au premier rendez-vous de la personne, effectuer des appels réguliers avec l’autre intervenantE au dossier, etc.).
Comment est-ce que la communication se passe entre deux organismes? Quel est l’historique de partenariat entre ceux-ci? Est-ce qu’il y a une personne-clé à l’intérieur de l’autre organisme? Se reposer sur un seul pilier peut rendre une structure fragile. S’il y a une personne-clé, comment assurer le suivi et la pérennité de la collaboration avec cette organisation sans cette personne-clé?
Dévoiler et discuter d’une expérience de violence sexuelle demande un travail émotionnel. Les personnes LGBTQ+ et Two-Spirit portent une charge supplémentaire de dévoiler un ou des aspects de la licorne du genre. Nous pouvons minimiser ce travail en vérifiant qu’il y ait le moins d’intervenantEs possible au sein du même dossier. Il est également possible de demander le consentement de la personne pour dévoiler certaines informations aux autres intervenantEs impliquéEs, ce qui lui éviterait de répéter et revivre les événements.
Tel que mentionné, effectuer de multiples dévoilements et poursuivre un processus d’intervention est très demandant. L’idée est donc de faciliter le plus possible l’expérience de la personne survivante avant, pendant et après l’utilisation des services. Si vous n’êtes pas certain.e de la qualité des relations entre les milieux du point de vue de la personne survivante, il est toujours possible de valider avec elle. Par exemple : est-ce que la référence que je t’ai donnée correspondait à tes besoins?